Les gais amis de Soignies

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Prochain Carnaval : 14 Octobre 2023

Carnaval Simpelourd

La fête du mari trompé
simpfenetreDans chaque grande cité ou presque, il est des coutumes qui depuis des générations rassemblent les foules. A Soignies, depuis plus de 2 siècles, c’est le plus ancien bourgeois de la ville que l’on fête le 3ème dimanche d’octobre.
Les origines de Simpélourd ne sont pas à rechercher dans un quelconque dictionnaire. Rien à voir avec un quelconque « Saint Pélourd » de touriste mal informé. Simpélourd n’a, en effet, rien d’un personnage vertueux digne des plus grands hommages. Celui dont on célèbre la simplicité et la lourdeur n’est en fait que la victime d’un vaste canular qui tend à démentir la morosité et la froideur du peuple de « Sougnies ».
Ainsi la légende veut qu’un dimanche matin d’octobre 1754, Soignies fut secouée par un immense éclat de rire. Dans la nuit, sous la conduite d’Adrien Hiernaux, quelques gais lurons avaient pendu aux fenêtres de plusieurs habitations un mannequin évoquant les fredaines ou les malheurs des habitants qui avaient défrayé la chronique au cours de l’année. Cette plaisanterie amusa la foule plusieurs heures durant.
Pendant quelques années, « la nuit des mannequins », fut ainsi reconduite. On en améliora même le principe en y ajoutant le jeudi suivant la fusillade des mannequins, histoire de passer l’éponge sur les mésaventures des victimes.
Cette « couyonade » fut interrompue par le décès de l’instigateur mais reprit son souffle en 1762, la seule différence étant dans l’unicité du bouc émissaire.
A l’honneur, un mari cocu décédé depuis quelques temps. En mémoire de ce « cornard », on pendit son effigie à la fenêtre d’une habitation proche de son lieu de résidence.
Le mythe de Simpélourd était né avec lui « El Ducace » . Cela fait donc 200 ans que Simpélourd revit annuellement à Soignies. Mais aujourd’hui cet homme n’est plus objet de moqueries ; il inspire au contraire compassion et sympathie, des qualités que l’on retrouve au travers de son appellation amicale « Mononk ».



Mais qui est Simpélourd ?
ahz0fu45Plusieurs versions existent quant au personnage de Mononk Simpélourd. Selon l’historien Jules Sottiaux, il s’agirait d’un « brave savetier malmené par sa femme et qui aurait trouvé refuge dans l’alcool.Un jour qu’il était saoûl « comme la Pologne », il battit tant et tant sa femme que les voisins durent s’interposer en le traitant tantôt de Simple, tantôt de Lourd.La justice locale lui infligea alors la lourde peine d’être exposé 2 jours durant à l’une des «bowètes» de la place. Théophile Lejeune, un autre historien, raconte quant à lui qu’un « Sonégien, abandonné par sa femme, voulut se venger de ses amis moqueurs. Il les invita à dîner mais remplaça le plat de jambon par un «appétissant morceau de bois peint. Pour le punir de cette stupide plaisanterie, ils promenèrent l’effigie du farceur à travers toute la ville.Selon toute vraisemblance, le cortège actuel trouverait là ses origines.
Une 3ème version relate l’histoire d’un homme qui aurait tenu le pari de rester debout sans bouger durant 3 longues heures à la fenêtre de l’étage du cabaret de la Sotte Nowé en tenant un morceau de tarte à la main. Ayant gagné son pari, il fut traité de Simple et Lourd.
Si cette version compte moins d’adeptes que les précédentes, elle explique tout de même la raison pourquoi le mannequin Simpélourd tient en main un morceau de tarte.


La satyre bourgeoise devenue kermesse.

C’est la veille du 3ème dimanche d’octobre que débutent les festivités.
A 18h, un Sonégien grimé et habillé en Simpélourd sort de la gare de Soignies, une valise à la main, comme s’il revenait de voyage et est accueilli par la foule composée de riverains, d’autorités locales et du comité des fêtes.
Il grimpe alors dans sa décapotable et distribue des pognées de carabibis, ces succulentes babelutes sonégiennes.
Des fanfares, des gilles, des grenadiers de la Garde Impériale de Soignies et d’autres groupes folkloriques ainsi que les géants Dudule et Joséphine accompagnés de leur fille Charlotte, escortent Simpélourd à travers la ville pour le mener ensuite au cabaret de la Sotte Nowé.
Là, il apparaît à la fenêtre de l’étage, salue la foule et déguste le fameux quartier de tarte à prones. simpcortege1
Profitant alors de l’inattention des badauds, Simpélourd se retire et est remplacé par un mannequin qui restera exposé les 3 jours suivants, jusqu’à ce qu’il soit brûlé le mardi soir.
Lors de cette ultime cérémonie, plus intime, le mannequin est décroché de sa fenêtre et replacé par un second plus rudimentaire, construit sue une manche de brosse.
On le conduit à la potence où il est pendouillé, imbibé d’essence et enfin brûlé.
C’est à ce moment que la foule peut entonner la célèbre chanson: « Simpélourd est deskindu avu l’rue du Moulin à s’ku eyé tout l’aristocratie du Faubourg é du Pachy » avec pour leitmotiv, une ritournelle cent fois répétée: « Viv Sougni. Viv Sougni. Simpélourd est as guerni ».
Source: Viva Cité n°3 juillet 1997 par Stéphanie Hotton.


Le Carabibi
430675506.2La pâte, à base de sucre, est lancée sur un crochet et étirée vers soi à maintes reprises jusqu’à ce qu’elle devienne plus claire.
Puis, de longs boudins sont roulés.
Ce travail laborieux se fait à la main et tant que la pâte est très chaude, sinon elle durcit.
Aussitôt, les carabibis sont coupés aux ciseaux avant d’être emballés dans un papier spécial qui les empêche de fondre.
Source : Site www.soignies.be


La chanson de Simpélourd

1er couplet
Em nonke Lowis a cantè l’ome dé fiér, Il a cantè Jules Dufoûr èt Cati, Il a cantè èl Fauboûr, èl Cariére, Il a cantè èl bowète du cloki, èl vieùs Lolo, lès sodârds d’èl Pint’coute yun après l’aute ont yeû t’tèrtous leû toûr. Mi, d’vas canter, mès pou ça qu’on m’ascoute in foûrt bia p’tit couplèt su no vieùs Simpe-èt-Loûrd..- bis


2ème couplet
Dèspüs toudi, rècta à l’min.me époque, t-aussi fidèle què l’iviér èt l’èstè, il èst au posse avû sès bèlès loques, fiér à l’anciène bowète d’èl Sote Nowé. C’est pou v’ni vir qu’on-akeûrt dé Cariére, d’Orû, dé Brin.ne, dé tous lès alintoûrs. Yè si ç’djoû-1à, on bwat braii.mint dé l’bière, crènon, c’èsst à l’santè dé no vieùs Simpe-èt-Loûrd.- bis


3ème couplet
Quand il arrive, c’est pinvî l’fin d’l’âtone. Lès djins d’Sougnî, lès tous grands come lès p’tits sont seûrs qu’is vont mindji dé l’tarte à prones, dé l’tarte à puns èyè dé l’tarte au riz. Lès infants s’lance-t-avû n’jwa sans parèye su lès quartîs sans tôster alintoûr; du rimpluinu dusqu’à d’vins leûs orèyes, is s’in vont t’tèrtous vir qui çtquè c’est Simpe-èt-Loûrd. Bis


4ème couplet
i n’s’a jamés ocupè d’politique, il a bîn vive avû ‘ tous lès partis. yè come Touctouc, au tamps qu’i f’zoût musique, lès Roûdjes, lès blancs, tout astoût bon pour li ! Vous, si jamés vos croyîz dins vos botes, in politique ou bÎn dins vos atoûrs, seûr què vos dirèz à l’bowète dé l’Sote èyè tout l’monde rira,dè vos vir Simpe-èt-Loûrd. – bis


5ème couplet
Dins 1’tamps Sougni astoût bî-n pus onéte, pou l’èrçèvwâr i mètoût pus d’façons. Tout l’monde daloût, cantant musique in tête, èl pourmèner avû n’masse dé Lampions ! Mins l’politique a si bîn tout dèstrût, què l’bon vieùs tamps est parti sans retoûr. On n’intind pus jamés dèvins nos rûyes, lès djins d’Sougni criyi : « Què vive Simpe-èt-Loûrdt’. – bis


6ème couplet
Em nonice Lowis a cantè toutes lès biéres, dé toutes lès sortes, i n pinsoût qu’à r’loper. Tout l’long du djoû, avû tous sès compères, au cabarèt, lès pintes dèvint’ chamer. Eyè au nût’, quand kèyoût èl vèspréye, èm nonke cantoût à rinvèyi lès moûrts, èyè lès djins riyant à sclifotéye t’tertous f’sin’té danser no brâve vieus Simp-èt-Loûrd


7ème couplet
Et c’est pou ça yé pou lyi fé oneûr, qu’ci à Sougnî, on a yeû n’fèle idéye. Pou no pléji’ èyè pou no boneûr, sans roubliyî què ça f’ra no r’ louméye. On a brassè. ène nouvèle sorte dé bière, qu’on poura bwâre èt sans fé trop d’èfoûr’t, yè on cant’ra pou n’bone bière si lidjére qu’èle fuche ambréye ou blonde, què vive èl  » Simpèloûrd  » ! – bis